Association Astronomique de l’Indre
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Association loi 1901 , dont le but est la promotion de la culture et de la réflexion scientifique, en particulier dans les domaines liés à l’astronomie et aux sciences de l’espace.

Trois paires de jumelles... plus une

Comparer les caractéristiques « sur le papier ».
Pour quels usages ?

Article mis en ligne le 21 mai 2018
dernière modification le 1er novembre 2022

Utiliser des jumelles sur le ciel :
 Comment évaluer ce que l’on possède déjà ?
 Comment déterminer des critères d’achat ?

Remarque : article en mode collaboratif :
 le texte en caractères « normaux » est le fil directeur rédigé par Alain Leraut,
 le texte en italiques, précédé des lettres MB, est de Michel Brialix.

1. Tout part de l’oeil

L’être humain possède deux yeux et, dans ses relations avec le monde, il les utilise tous les deux.
Quand nous regardons un objet avec un télescope, une lunette ou un microscope, nous brisons cette relation naturelle et il faut un temps d’apprentissage.
Parfois, il faut trouver le « bon oeil ».
On peut alors découvrir que les deux yeux n’ont pas la même perception des couleurs...
Les jumelles (et le microscope binoculaire) simplifient tout cela. En plus l’image est redressée, c’est à dire orientée comme quand on la regarde à l’œil nu.

L’œil est pourvu d’un capteur biologique : la rétine.
La pupille permet d’ augmenter ou de limiter la quantité de lumière qui accède à la rétine,
Dans le cas d’un œil jeune, le diamètre maximum de la pupille est de 7 mm.

2. Vision des objets faiblement lumineux

Pour « mieux voir » le ciel, il faut donner à l’œil le temps de s’adapter aux faibles lumières :
 en activant les cellules de la rétine qui sont les plus sensibles,
 en ouvrant la pupille en grand.
Cette adaptation à la vision nocturne est lente (quelques minutes) et elle suppose que l’on soit dans l’obscurité (ou qu’il n’y a que quelques lumières rouges FAIBLES).

Si un « mal poli », une « sans gène », « deux ballots » viennent promener leur lampe de poche sous notre nez... tout est fichu. Il faut lentement se réadapter.
Et l’organisme a son rythme, qui n’est pas celui du presse-bouton.

3. Un calcul essentiel

Supposons que votre pupille, bien qu’un peu fatiguée, puisse s’ouvrir au maximum à 6 millimètres, dans des conditions idéales de vision nocturne.
Pour voir les nébuleuses faibles, il vous faudrait un instrument qui exploite totalement ce diamètre idéal.
S’il grossit dix fois, il faut que le diamètre de l’objectif soit de 10 x 6 mm. Soit 60 mm.
Mes petites jumelles Perl ont un diamètre de 42 mm et elles grossissent 8 fois.
La pupille en sortie est de 42 divisé par 8 = 5 mm.
Sans être idéal, cela reste bon.
Les Jumelles de 60 mm d’ouverture qui grossissent 20 fois donnent une pupille de :
60 mm divisé par 20 = 3 mm.
Nous sommes loin de l’idéal. Mais ces jumelles ont d’autres qualités.
MB :
La pupille de sortie qui donne la luminosité, plus le chiffre est élevé plus elle sont lumineuses Exemple des 7x50 donnent un chiffre de 7 mais grossissent l’objet observé que 7fois avec un champ de 150m à 1000m
Une supposition que l’on voudrait un grossissement de 25fois avec un champ de 1°20’ et la même luminosité, il nous faudrait avoir une lentille d’entrée de 25x7= 175mm où là là le monstre !!

4. Points importants

Maintenant que l’on a compris l’importance de la pupille de sortie, il faut se pencher sur ce qui va conditionner tout le reste : le confort d’utilisation.

Celui-ci résulte de...
 Une mécanique permettant de régler l’écartement des tubes à celui de ses yeux (nous sommes différents les uns des autres).
 Une mécanique permettant une mise au point fine.
 Le moyen de « régler » un œil par rapport à l’autre.
 Une qualité optique éliminant le plus gros des défauts de chromatisme. (Sinon la vision ne paraîtra pas naturelle).
 La possibilité de fixer les jumelles sur un pied photo.

Toutes ces qualités aboutissent à un coût et il faudra arbitrer en fonction de son budget. De bonnes 8 x 42 peuvent se révéler bien meilleures que de mauvaises 8 x 50.
Ne pas s’hypnotiser sur la taille : penser valeur d’usage.

5. Deux conseils

C’est tellement évident, qu’il est bon de les rappeler :
 Ne pas acheter de jumelles sans les essayer !!!
 Ne pas acheter sans savoir ce que l’on veut faire de cet instrument !!!

6. Exemple de trois paires de jumelles

Perl Iraty 8 x 42 achetées chez Medas, à Vichy.
Passant par Vichy, nous nous sommes arrêtés devant le magasin d’optique spécialisé. Il a été possible d’essayer toutes les jumelles disponibles, dans la rue, en discutant avec le vendeur. Nous sommes repartis avec celles-ci, qui étaient très différentes de ce que nous imaginions acheter.
Elles valaient moins de 200 euros.
Ces jumelles sont légères, faciles d’usage et d’une qualité optique permettant de les utiliser sur le ciel. Il y a certes beaucoup mieux. Mais, pour les jumelles, la qualité se paie le prix fort !

Perl 7 x 50 prêtées par Jean-Luc
Jumelles « astro » typiques : on a accès à la pupille de 7 mm.
La grande affluence de la « veillée aux étoiles » ne m’a pas permis de les essayer vraiment.
Elles sont plus lourdes que les précédentes mais nettement plus lumineuses.

Tento 20 x 60 d’origine soviétique
Elles sont lourdes et la pupille de sortie n’est que de 3 mm.
Même sans lunettes, il est difficile de trouver la bonne position pour les yeux... en fait le temps d’apprentissage est plus long qu’avec des jumelles confortables et coûteuses.
Cela risque de rebuter certains utilisateurs.
Mais alors quelles sont ses qualités, et pourquoi s’embarrasser d’un tel instruments ?
Points forts :
 Faible défaut de chromatisme : les jumelles restituent assez bien les couleurs.
Un test sur l’étoile double Albireo a permis de distinguer les différences de couleurs.
 Grossissement important permettant d’observer certains reliefs de la Lune ou de Jupiter. Si l’on n’a pas les moyens d’acheter une lunette ou un télescope d’initiation, ces jumelles, que l’on peut trouver en occasion, permettent de démarrer dans l’observation du ciel.

Par contre il faudra les compléter avec un support amortissant les vibrations : pied photo, pentographe ou Gambille.

7. Jumelles géantes 25 x 100

De marque Celestron, elles étaient de sortie à la veillées aux étoiles,
fixées sur une monture de type pantographe.

Les mêmes, sur la monture :

(Les trois photos sont de Daniel Lachaud)
Michel Brialix qui les a utilisées nous en dit plus...
MB :
Les grosses jumelles de l’AAI de 25x100 qui ont un champ de 1° 20’ avec une pupille de sortie de 4, sont parfaites pour observer la lune avec le système à pantographe que nous avons.

En ce moment ce système pour supporter ces jumelles est difficile à manoeuvrer, c’est pourquoi je suis en train de le modifier pour en faciliter le pointage et le blocage. Autre ennui avec un tel champ de 1°20’, il me faudrait un pointeur telrad pour en faciliter l’approche.

En conclusion de telles jumelles sont très bien pour observer les planètes ou les objets peu étendus et lumineux. Pour les galaxies autre qu’Andromède vu que le ciel de Samedi n’était pas parfaitement noir je n’ai rien pu détecter.

Complément :
MB :
Mon avis pour le moment des jumelles 16x80 avec un champ de 2° une luminosité de 5 et beaucoup plus légères sont vraiment le passe-partout pour vieux et jeunes

(Devant la coupole, en attendant l’arrivée du public).

(La nuit est tombée et Daniel Lachaud, président de l’AAI expérimente les grosses jumelles).


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