
L’instituteur de village qui refusa de devenir astronome professionnel
La vie hors norme d’un individu attaché à son indépendance
1. Un quasi inconnu
La page de Wikipedia consacrée à Antoine Brun résume, en peu de lignes, un parcours exceptionnel :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Brun_(astronome)
– Grand observateur dans le domaine des étoiles variables.
– Réalisateur de télescopes (y compris des Schmidt).
– Admis à l’Union Astronomique Internationale alors qu’il n’était qu’amateur.
– Soldat de la guerre de 14-18 dont le comportement exemplaire avait été reconnu.
– Botaniste et curieux des minéraux.
– ...
Il existe peu de choses sur l’histoire d’Antoine Brun, le texte le plus complet étant celui de Marguerite Brun et Jean Dragesco :
http://articles.adsabs.harvard.edu//full/1979LAstr..93..199B/0000199.000.html
(les illustrations sont de piètre qualité, mais le contenu mérite une lecture un peu attentive).
2. L’Atlas photométrique des constellations
Nous avons accès via Internet à des bases de données quasiment sans limites.
Nous voulons une carte du ciel, gratuitement ? Vite Stellarium, Skychart, Kstars...
Revenons cent ans en arrière.
Comment identifier la magnitude visuelle dans l’immensité du ciel ?
Il y a des catalogues, mais pas de cartes accessibles aux moyens modestes d’un fonctionnaire.
Alors... Antoine Brun va réaliser SON atlas photométrique. À la main.
En parallèle avec son activité d’enseignant, ses observations, sa correspondance...
Voici la première page :
Les pages sont grandes (42 x 29 cm).
Voici la page d’introduction :
Comme elle est réduite en taille et difficile à lire, je l’ai découpée en trois images où le texte est lisible.
Et voici, maintenant l’exemple d’une page de carte :
3. Mon exemplaire de l’Atlas
Il a été dupliqué, à la fin des années 1970 par Émile SCHWEITZER, alors secrétaire de l’AFOEV.
Les appareils à photocopier donnaient des documents bleutés.
Son aspect est un peu vieillot mais, quand je l’ouvre, je ressens de la gratitude pour Antoine BRUN et Émile SCHWEITZER, par qui ce miracle a été possible.
Quand on a beaucoup reçu, on souhaite à son tour transmettre.
Transmettre ?
Nos « anciens » on bien fait leur travail.
Ferons-nous le nôtre et est-ce même possible à l’ère des terminaux rapides et du G5 ?