
Un article pour donner un exemple de traitement d’image
par Jean Louis BETOULE
En ce mois de novembre 2015, nous avons pu profiter d’une belle soirée d’observation en dehors de nos rencontres programmées. il ne fallait pas laisser passer l’occasion, elles sont tout de même rares. Mais il y avait un problème : pour ceux qui s’intéressent à la photo astronomique : c’est l’arrivée de Lune au cours de nos observations.
Cet article a pour but de donner un aperçu de la gêne que représente la Lune, et des résultats que l’on peut obtenir.
Tout d’abord, ci-dessous, une vidéo construite à partir des images prises lors de cette soirée. Il y a environ 20 images, une par minute. Cette vidéo est accélérée, il ne s’agit pas de passer 20 minutes avant de lire la suite de cet article ! A noter que l’activité a cessé non pas à cause de la Lune , mais parce que la lentille de l’objectif photo était totalement recouverte d’eau. C’était particulièrement humide, cette nuit.
Au centre, les Pléiades. Durée du film : 54 secondes
Les images qui constituent cette vidéo sont tirées de la série réalisée avec un Canon 450D, 800 iso, objectif Tamron 50 mm ouvert à 2.8. Les pauses étaient de 25 secondes, une par minute environ, pour des raisons techniques.
Le projet de notre activité était de tester la possibilité de faire de la photo en parallèle sur le dos du C8 bleu, de façon à bénéficier de son entraînement.
Les images sont imparfaites en raison d’une mise au point que nous n’avons pas réussi à faire exactement.
Cependant, on peut tout de même tirer des enseignements, comme nous allons le voir.
Retrait du fond
Les images que vous venez de voir ont été traitées et empilées pour obtenir le résultat final.
En particulier le fond lumineux dû à la Lune a été retiré. Pour cela, sur chaque image avant empilement, chaque pixel de fond est remplacé par une moyenne locale sur un carré de 100*100 pixels, après avoir atténué l’éclat des étoiles. ( Pour les férus d’informatique : on utilise un produit de convolution.)
Il faut environ 20 minutes à ma machine pour faire ce travail, pour chaque photo.
Ensuite les photos sont empilées et le résultat traité selon notre besoin, de façon automatique. Au bout de quelques heures, voici ci-dessous un aperçu du résultat. Vous constaterez que la lumière de la Lune a disparu, et que les étoiles sont là. Malheureusement, la mise au point n’a pas permis de faire une photo qui nous satisfasse vraiment.
Cliquez sur l’image pour l’agrandir. |
Test de l’entraînement du C8
Les résultats sont rassemblés dans le tableau ci-dessous.
photo | i | j |
1 | -1 | 0 |
2 | -1 | 1 |
3 | 0 | 1 |
4 | 0 | 1 |
5 | 0 | 2 |
6 | -1 | 2 |
7 | -1 | 2 |
8 | 0 | 2 |
9 | 1 | 2 |
10 | 1 | 2 |
11 | 0 | 3 |
12 | 0 | 3 |
13 | 2 | 3 |
14 | 1 | 4 |
15 | 1 | 4 |
16 | 0 | 6 |
17 | -1 | 5 |
18 | 1 | 5 |
On constate que pour une durée de prise de vue étalée sur 30 minutes environ, le décalage total atteint 5 pixels, soit un peu plus que ce que j’avais annoncé de façon optimiste avant d’avoir traité le lot entier d’images. Ceci nous encourage tout de même à continuer nos travaux avec cet équipement.
En effet, le pied étant réglé une fois pour toute, ( socle scellé) on est affranchi de la mise en station et le démarrage est particulièrement facilité.
Finalement, nous n’avons pas perdu notre temps sur cette soirée, il ne nous reste plus qu’à faire mieux, à soigner la mise au point... et à lutter contre l’humidité.