
Ingénieur en optique mondialement reconnu, Jean Texereau est surtout cité par les amateurs pour le livre « La construction du téléscope d’amateur ».
Quand un homme « d’en haut » croise les amateurs en astronomie
1. Un ingénieur intégré à l’institution astronomique
Jean Texereau, né en 1919 et mort le 6 février 2014 à l’âge de 95 ans.
Ingénieur du Laboratoire d’Optique de l’observatoire de Paris, il
fut également vice-président de l’Union astronomique internationale (1952-1958), membre de l’Académie des sciences (depuis 1954).
Professionnel reconnu, son nom est associé à la réalisation d’optiques d’instruments astronomiques mais aussi, à la remise en forme d’optiques d’observatoires, dont les performances n’étaient pas celles que l’on attendait.
À lire ce qui précède, on pourrait penser que cet homme n’a rien à voir avec nous, les amateurs. Et pourtant...
Jean Texereau appartient à ces générations malchanceuses qui ont fait la guerre en 1940 et connu de longues années de captivité.
2. Jean Texereau et la SAF
(Société Astronomique de France)
Membre de la SAF, il a été pendant plusieurs années le président de la Commission des Instruments à la Société astronomique de France.
Cette fonction n’était pas seulement honorifique, elle lui donnait le pouvoir de faire ET de faire réaliser des miroirs puis des instruments.
À travers cette activité, l’ingénieur s’est ancré aussi dans le monde des astronomes amateurs.
Professionnel et amateur, intellectuel et manuel, Jean Texereau était un individu original au sein d’une association qui regroupait alors un grand nombre de professionnels.
3. La construction du télescope d’amateur
Citons Wikipedia :
Texereau est célèbre pour son livre « La construction du télescope d’amateur », devenu au fil du temps « Le Texereau », publié pour la première fois en 1951 et qui connu un succès fulgurant parmi le public amateur, cela s’expliquant par le fait que le prix des télescopes du commerce, et en particulier ceux de 200mm, était à l’époque exorbitant. Ce livre fut traduit rapidement en anglais et 3 éditions françaises virent le jour, la deuxième en 1961 et la 3e en 2004.

(Couverture de la seconde édition)

(Image d’un « télescope standard » de 210 mm d’ouverture. L’instrument était monté en azimutal, considéré à l’époque comme plus facile à réaliser avec peu de moyens.)
Adresse où lire la totalité de l’ouvrage, au format PDF :
http://www.astrosurf.com/texereau/
4. Une biographie rédigée par un tiers
Lire sur internet une note biographique rédigée par Renaud Savalle.
http://vernet.david.free.fr/Hommage_JTX_BIOP.pdf
5. En guise de fin
Les astronomes amateurs s’orientent moins qu’avant vers la réalisation de leurs miroirs. Ils préfèrent le plus souvent acheter un matériel tout fait, ou construire à partir de pièces optiques venant d’industriels.
Les bons miroirs sont vendus avec un certificat de respect de la qualité optique, appelé « Bulletin de contrôle ». Et dans ce cas, ils sont souvent plus chers (voire très chers).
Les autres... font confiance au fabricant.
Dans son livre, Jean Texereau explique comment fabriquer un « contrôleur de miroir » (appareil de Foucault), et il est toujours possible, sous réserve de disposer d’un tel appareil, de vérifier ce que l’on a acheté.
Un dessin représentant le principe de construction d’un appareil de Foucault : http://www.astrosurf.com/magnitude78/telescopes/T600/img-fab/Foucault-01-Texereau.jpg
Exemple de site présentant la réalisation d’un miroir de 600 mm : http://www.astrosurf.com/magnitude78/telescopes/T600/fabrication.html
Aux Nuits Astronomiques de Touraine de 2018, fonctionnait un atelier avec test de Foucault. Certains miroirs « passaient ». Pour d’autres, il était conseillé de réduire le diamètre du miroir avec un gabarit... de 400, on passait à 350, par exemple.
Contrairement aux paroles « en l’air », tout a un prix.
Si on est peu fortuné et que l’on veut disposer d’un bon miroir, l’autoconstruction reste une possibilité... mais il vaut mieux démarrer à plusieurs, afin de « moyenner » les mauvais gestes des uns et des autres comme l’explique... Jean Texereau.
6. Complément
Copie d’un message adressé aux adhérents de l’AAI, le 16/07/2019.
Bonjour,
Dans un article rédigé il y a un an, je disais l’importance qu’a eue, en son temps, l’action de Jean Texereau pour les astronomes amateurs :
http://aai.free-hosting.fr/Lumieres-dans-la-nuit-Jean-Texereau.html
Des échanges récents avec des camarades de l’AAI à propos des défauts constatés sur des objectifs de lunettes m’ont conduits à rechercher s’il existait une version en ligne d’un petit fascicule publié dans les années soixante par la SAF et dont Jean Texereau était l’auteur :
« Notes pratiques pour les observateurs débutants ».
On peut le charger au format PDF à cette adresse :
http://meteo-antares.xyz/template/custom/Notes%20pratiques%20debutants.pdf
Certains vont le trouver vieillot : pas de couleurs, pas d’animations 3D, rien que du texte et des petits dessins et quelques photos noir et blanc un rien tristounettes.
Mais un parcours attentif de certains chapitres fait découvrir quelques indications utiles. Par exemple :
– projection de l’image du soleil : page 34
– dessins de détails de la Lune : page 35
– ... Jupiter : page 36
– bricolage d’un trépied : page 31
– toute la partie consacrée aux objectifs « en verre » est à lire avec attention, elle contient beaucoup d’informations utiles : pages 11 à 17
– champ, pouvoir séparateur, magnitudes : page 10
En résumé : si votre objectif de lunette (cas de nombreuses lunettes courte 80 x 400) vous déçoit, lire de toute urgence les pages 11 à 17.
(lire à ce propos l’article http://aai.free-hosting.fr/image-defectueuse-a-cause-d-un-objectif-trop-serre.html de notre site).