
Une solution avec un seul moteur...
1. Deux interlocuteurs pour un dialogue
– L’un s’appelle « Plein d’idées » (Pi). Il déborde d’imagination et a tendance à « partir dans tous les sens ». La romancière Fred Vargas, si elle le rencontrait, dirait qu’il a tendance à pelleter des nuages....
– L’autre s’appelle « Rabat-joie » (Rj). Il est terre à terre, méfiant par principe, économe à en être avare. Il a tendance à refuser les idées neuves et à rester confortablement dans sa routine.
Dialogue :
Rj : « Les moteurs coûtent cher, et l’électronique pour les piloter aussi. Vous n’auriez pas une solution à un seul moteur ?
Pi - Si, cela existe. Cela s’appelle une monture équatoriale.
– Alors pourquoi n’avoir pas commencé par là ? Les amateurs refusent de l’utiliser ?
– Non, pas du tout. Ils n’utilisent pratiquement que cela.
Mais attention : sur le principe de la monture équatoriale, il existe différents types de réalisations. Le mieux est d’aller lire la page suivante. »
https://www.astro-rennes.com/initiation/type_monture.php
(Remarquer qu’en cliquant sur certains dessins, on obtient une animation qui illustre le principe de fonctionnement).
La page suivante, illustrée de schémas de principe bien réalisés, est à lire également, pour compléter les explications. Elle comporte des liens vers des images de télescopes réalisés.
http://serge.bertorello.free.fr/optique/montures/montures.html
Ceci étant, les astronomes amateurs sont majoritairement équipés de montures allemandes.
2. La monture allemande
En voici une représentation (sans l’instrument astronomique).

Une chose est visible immédiatement : les contrepoids.
"Et pourquoi ces contrepoids ?
– Pour équilibrer le poids de l’instrument.
– Mais c’est idiot : je vais devoir me charger encore plus.
– Oui. Mais c’est le principe de la monture allemande qui est comme ça.
– Et vous me dites que plein de gens achètent ça ?
– Oui : c’est facile à démonter et à ranger. Comme les amateurs sont souvent itinérants, à la recherche d’un meilleur ciel loin des villes, ce côté pratique, complété par la facilité d’adapter à la latitude a favorisé cette monture. Par ailleurs, vous avez raison : c’est loin d’être idéal.
– Pourquoi ?
– La mécanique en déséquilibre que l’on compense par ces poids... et puis il y a le problème du retournement. Regardez la vidéo suivante..."
https://www.youtube.com/watch?v=lm5VN5bNZOM
(les problèmes de retournement sont exposés à partir de la position 8 minutes 30).
3. La mise en station
"J’ai regardé deux minutes de la vidéo. À un moment, il parle de mise en station. Qu’est-ce que c’est ?
– C’est la contrepartie de la solution à un seul moteur : il faut orienter notre monture d’une certaine façon."
Vidéos consultables :
Une vidéo qui présente les faits, à partir d’une monture simple :
https://www.youtube.com/watch?v=QC-Tq5l28-4
La vidéo suivante est parmi les moins bavardes. On trouve bien pire :
https://www.youtube.com/watch?v=I1hWi7naBBc
Un site avec des schémas : http://www.astropleiades.fr/pages/astronomie-pratique/la-mise-en-station.html#
4. Un moteur ? deux ?
"J’ai compris la mise en station.
Cela m’a donné envie d’aller voir des catalogues de commerçants en ligne.
Mais je suis mal à l’aise : les montures équatoriales sont souvent proposées avec deux moteurs. Un seul ne suffit pas ?
– Pour faire le suivi (c’est à dire compenser le mouvement apparent de rotation de la voûte céleste), un seul moteur suffit à condition que la mise en station soit parfaite.
Le deuxième moteur est utilisé sur l’axe de déclinaison, pour les montures avec Goto : le pointage du tube optique se fait en orientant les deux axes (ascension droite et déclinaison).
– Alors, si on n’a pas de Goto, le second moteur ne sert à rien ?
– Il permettra éventuellement de corriger des défauts de mise en station... si on a été trop paresseux pour s’appliquer à celle-ci."
5. Pour résumer
– On peut se contenter d’un seul moteur si l’on utilise une monture équatoriale bien mise en station.
– La monture idéale ne devrait avoir ni porte-à-faux ni contrepoids.
– Le problème de retournement de monture devrait être évité.
La monture allemande n’est pas la « monture parfaite »... même si c’est la plus vendue.
Du fait de la mondialisation, les « leaders » du marché produisent en série ces montures, ce qui les rend plus accessibles aux amateurs peu fortunés.