
Tentative de détection des mouvements des satellites de Jupiter, à partir de l’observation à l’oculaire
Quatre AAIstes à l’aventure
1. L’aventure avait commencé...
... par des essais de dessins de la Lune.
Nous avions tout le nécessaire, mais la Lune se cachait résolument derrière un paquet de nuages gris... dont elle émergeait quelques brefs instants, comme pour se jouer de nous.
L’horizon étant plus dégagé vers Jupiter, nous avons visé cette planète.
Et là...
"Je vois trois satellites.
– Moi, aux jumelles, je n’en vois pas. Et au Mak 127 ?
– J’en vois trois, disposés en triangle. Et au C8 ?
– Pareil."
Nous avions du temps devant nous, d’où l’envie de voir si les satellites « bougeaient ».
"Mais comment faire pour s’en rendre compte ?
– On peut toujours essayer de faire un petit croquis montrant la position des quatre objets, en relevant à chaque fois le jour et l’heure".
2. Discussion dans la pénombre
Un quart d’heure après les premiers croquis maladroits...
"Le triangle s’est déformé.
– Tu crois ?
– Oui : le presque angle droit de tout à l’heure est devenu un vrai angle droit.
– Pas sûr : nos dessins sont imprécis.
– Oui, mais on fait avec ce qu’on a. Laissons passer du temps."
Passe le temps...
"Le triangle est presque isocèle.
– Oui, et l’angle droit est plus pointu que droit..."
S’ensuit un long échange sur les transformations progressives du triangle, au fil du temps.
Mais avions-nous rêvé ou nos observations concordent-elles, même un petit peu, avec la réalité du phénomène astronomique ?
Ce qui suit tente d’apporter une réponse.
3. Utilisation de Stellarium pour réaliser des simulations
Hypothèse de départ : Stellarium calcule juste et est capable de reproduire les mouvements apparents des satellites de Jupiter.
Avantage : le plus grand nombre d’entre nous sait l’utiliser et pourra à l’occasion s’en servir pour confronter ses observations et les simulations.
Utilisation en complément de Gimp pour réaliser des captures et des mesures.
4. Jupiter et trois satellites le 6 juillet 2019 à 22h50mn

Une croix blanche a été tracée au centre de la planète de façon a positionner le centre de la planète.
On a ensuite mesuré, en pixels, la distance entre le centre de la croix et celui de chacun des satellites.
En appelant C le satellite Callisto, G ... Ganymèdes, E... Europe et O le centre de la croix, on mesure les distances suivantes :
OC = 719 pixels
OE = 877 pixels
OG = 800 pixels.
5. Jupiter et trois satellites le 6 juillet 2019 à 23h03mn

OC = 727 pixels
OE = 889 pixels
OG = 801 pixels.
6. Conclusions provisoires
Callisto et Europe se sont déplacés, alors que Ganymèdes semble immobile (aux erreurs de mesure près, de l’ordre de deux pixels).
Je n’ai hélas fait que deux dessins.
Le simple fait de :
– faire un petit croquis,
– noter le jour et l’heure...
... et l’observation est moins superficielle... et plus intéressante.
Le fait de confronter ses observations et remarques à celles des autres participants aide à trouver des « trucs » pour essayer de prouver que l’on a raison... mais cela peut aussi aider à devenir modeste : on n’a pas toujours raison :-)
7. Complément
Voici une reproduction du premier dessin.
Si les bandes équatoriales de Jupiter avaient été tracées, même sommairement, l’orientation du dessin et la position des satellites par rapport au plan équatorial seraient plus faciles.
8. Complément du 21 août 2019
Voici un document au format PDF, qui est, après les « Lunes à compléter », une autre forme de dessin assisté :
Cette page est à imprimer.
Remarques et utilisation :
Le diamètre équatorial sert d’unité de mesure.
– Marquer les positions des satellites visibles.
– Ne pas oublier de reporter la date, l’heure, les initiales (ou le nom ou le pseudo) de l’observateur.
– Effectuer des observations successives (30 minutes après par exemple) et, important, cacher les précédentes (en pliant ou en plaçant un masque) de façon à ne pas influencer le report en cours.
IMPORTANT : marquer d’un flèche la direction du mouvement apparent de déplacement de Jupiter. Cela permettra de définir le Nord et le Sud de la planète.
Dates, heures identification permettront une mutualisation des observations... si, un jour, quelqu’un le souhaite.